J’ai regardé hier soir le film Harcelée
J’ai eu du mal à m’endormir avec l’idée que l’histoire de cette femme est un lot quotidien à beaucoup d’autres et l’actualité de ce producteur de cinéma américain m’en a remis une couche.
Faudra-t- il que ces femmes malmenées, blessées, torturées, violées, salies et j’en passe, la liste est longue..
Faudra-t-il que celles-là mêmes qui ont été ainsi cabossées, qui ont eu le courage de se relever, de se reconstruire, de relever la tête, de retrouver un semblant de vie normale..
Faudra-t-il encore et toujours, qu’après avoir dénoncé leurs tortionnaires, elles doivent brandir des preuves irréfutables de ce qu’elles avancent en détaillant les forfaitures de leurs bourreaux ?
Faudra-t-il qu’elles se battent encore et toujours, pour que de victimes elles ne passent pas pour des coupables et pour que leurs bourreaux ne deviennent pas des victimes dans une société puritaine et bien-pensante quand ça l’arrange ?
Faudra-t-il pour cela qu’elles souffrent encore, qu’elles se sentent à nouveau avilies, qu’elles soient victimes de quolibets, d’injures et pire encore de l’indifférence ?
Il y a ceux qui ne veulent rien entendre, ne rien voir et surtout ne rien savoir, tous ces pleutres qui protègent en priorité leur zone de confort..,
Il y a ceux, peut-être moins vils mais tout aussi coupables, qui se persuadent et tentent de persuader les autres qu’on peut régler tous les problèmes par l’éducation, par l’amour de l’autre etc.. Je n’ai jamais eu la preuve de ça..
Et puis il y a ceux qu’on range dans la catégorie « Honni soit qui mal y pense » parce qu’ils refusent de fermer les yeux sur les turpitudes du monde, parce qu’ils ne veulent pas rentrer dans la case de la bienséance, parce qu’ils n’acceptent pas l’intolérable au nom de la tolérance.
Ma colère monte chaque jour qui passe, spectatrice impuissante que je suis d’un monde qui perd la boussole. Peut-être que ce que j’ai moi-même vécu a façonné la femme rebelle que je suis devenue, vouée aux causes indéfendables. J’ai malgré tout une chance énorme, celle d’être accompagnée dans la vie par un homme qui comprend mes révoltes et les partage.
Une chose est certaine. Personne ne m’ôtera jamais ma liberté de penser.
Annie Kubasiak-Barbier
Avec Pascale Marlier parce que je sais qu’elle a regardé ce film et qu’elle et moi partageons souvent les mêmes idées.
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